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Présentation


Prix littéraire de l'Afrique méditerranéenne/Maghreb décerné, le 25 mars 2014, par l'Association des Écrivains de Langue Française : A.D.E.L.F

En septembre 2012, Akram Belkaïd est revenu sur les traces de son histoire algérienne. Avec un groupe de lecteurs de La Vie , anciens appelés du contingent, pieds-noirs ou enfants de rapatriés, hommes et femmes de foi, il a sillonné le pays de son enfance, de Tlemcen à Oran, de Tibhirine à Alger, et réveillé les fantômes du passé.

Un carnet de route émaillé de témoignages et écrit alors que l’Algérie fête le cinquantième anniversaire de son indépendance. Un cinquantenaire entre espoir en cette jeunesse pleine d’énergie, et déception devant tout ce que la liberté n’a pas pu offrir au pays. Un voyage aux émotions multiples — joie devant l’hospitalité de ce peuple, douleur au monastère de Tibhirine, colère dans les rues dévastées d’Alger, perplexité devant l’autoroute « aux quinze milliards de dollars » —, où chacun retrouvera son histoire algérienne.

Car, malgré tous les exils, nous n’avons de nationalité que celle de notre enfance.

vendredi

"Retours en Algérie" primé :

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Le récit de voyage d'Akram Belkaïd (carnetsnord, 2013) vient de recevoir le Prix littéraire de l'Afrique méditerranéenne/Maghreb décerné par l'Association des Écrivains de Langue Française : A.D.E.L.F


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jeudi

"Ya Kho, Brizitni"

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Message d'un lecteur, 20 mars 2014

Monsieur Belkaid,

C'est avec émotion et grande tristesse que j'ai fini ce matin, dans un couloir de RER parisien, la lecture de votre ouvrage: "Retours en Algérie".

Vous me permettrez l'expression suivante: "Ya Kho, Brizitni", car aucune autre expression ne me vient à l'esprit pour évoquer ce que j'ai pu ressentir en lisant votre récit de l'Algérie.

Depuis 13 ans en France, exilé tout comme vous (à une période différente), je n'ai jamais lu un ouvrage aussi émouvant de l'Algérie !

La première page et la description de ce que vous ressentez à la vue d'Alger et sa baie me parlent ! Le récit qui la suit, trouve alors un plus profond écho en moi.

Merci encore une fois pour ce livre. J'entame ce soir: "Un regard calme sur l'Algérie"...
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Note de lecture dans Etudes, octobre 2013



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 Akram Belkaïd, écrivain et journaliste, s'est installé en France pour échapper aux menaces qui pesaient sur les intellectuels algériens pendant la « décennie sanglante ». A l'invitation de Jean-Claude Guillebaud, il a accompagne un groupe de lecteurs de La Vie en Algérie en septembre dernier. Chacune des étapes de ce voyage, Tlemcen, Sidi Bel Abbes, Oran, Alger, Tibhirinne et Tïpasa lui donne l'occasion de réfléchir à la situation de son pays Avec ses ressources et sa jeunesse dynamique, l'Algérie ne se développe pas comme elle le devrait parce qu'elle reste contrôlée par un groupe de politiciens et de militaires âgés souvent corrompus et peu préoccupés par les besoins les plus urgents du peuple : propreté et hygiène des villes, eau potable pour tous et transports en commun. 



Ce clan redoute la démocratie et la liberté d'expression, et rend toujours la France responsable des difficultés du pays, alors que les relations entre Algériens et Français sont souvent excellentes, comme le démontre ce voyage. Autre raison de la stagnation de l'Algérie, « elle se prive de sa moitié », c'est a dire qu'elle encadre étroitement la liberté des femmes.

La halte au monastère de Tibhinne, où sept moines cisterciens ont été enlevés puis exécutés par un commando du GIA en 1996, provoque l'émotion des visiteurs. À Oran, Akram Belkaïd évoque le martyre de Mgr Claverie, un arabisant et un pasteur de valeur. II regrette les lenteurs du gouvernement algérien et les souffrances de son peuple, et espère que pour reprendre sa marche en avant, le pays ne soit pas oblige de passer par une révolution coûteuse. Le temoignage d'un auteur attachant.


Yves Morel

Akram BELKAID


Retours en Algérie
Carnets Nord, 2013, 215 pages, 19 €



dimanche

Radio Suisse Romande : Detours, avec Madeleine Caboche et Martine Galland

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Passage dans l'émission Détours de Madeleine Caboche et Martine Galland, vendredi 25 octobre 2013.
Un excellent moment pour l'auteur.

Détours avec Akram Belkaïd


Couverture du livre "Retours en Algérie". [Editions Carnets du Nord - DR]
Couverture du livre "Retours en Algérie". [Editions Carnets du Nord - DR]
En septembre 2012, Akram Belkaïd est revenu sur les traces de son histoire algérienne.

Avec un groupe de lecteurs de "La Vie", anciens appelés du contingent, pieds-noirs ou enfants de rapatriés, hommes et femmes de foi, il a sillonné le pays de son enfance, de Tlemcen à Oran, de Tibhirine à Alger, et réveillé les fantômes du passé.


Il en a ramené un carnet de route émaillé de témoignages et écrit alors que l’Algérie fêtait le 50e anniversaire de son indépendance. Un cinquantenaire entre espoir en une jeunesse pleine d’énergie, et déception devant tout ce que la liberté n’a pas pu offrir au pays.
  • Akram Belkaïd, "Retours en Algérie. Des retrouvailles émouvantes avec l’Algérie d’aujourd’hui" (Editions Montparnasse Carnets Nord, 2013)
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lundi

Rencontre le 16 septembre pour présenter Retours en Algérie

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L’association Coup de soleil vous invite à sa 
rencontre littéraire de rentrée 
le lundi 16 septembre 2013, 
de 19h à 21h, à l’AGECA 
177 rue de Charonne, Paris 11ème (métro Alexandre Dumas)

Nous aurons le plaisir d’y recevoir trois amis, deux journalistes et un romancier, dont les ouvrages ont pour cadre les trois pays du Maghreb central : l’Algérie, la Tunisie et le Maroc. Il s’agit de :

- Akram BELKAÏD « Retours en Algérie », (Carnets Nord, 2013)
- Samy GHORBAL « Orphelins de Bourguiba et héritiers du Prophète » (Cérès, 2012).
- René GUITTON «  L’entre-temps » (Calmann-Lévy, 2013)

La présentation des ouvrages par leurs auteurs sera suivie d’un débat, animé par Georges MORIN, président de Coup de soleil, puis d’une vente-dédicaces.
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Bulletin de réservation obligatoire à renvoyer à :
- NOM :
- Prénom :
- Tél. :
- Courriel :
- Merci de me réserver (nombre) ...... places pour cette rencontre littéraire.
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Présentation des auteurs et de leurs ouvrages 
 
Akram BELKAÏD « Retours en Algérie ». En septembre 2012, Akram Belkaïd est reparti sur les traces de son histoire algérienne. Avec un groupe de lecteurs de La Vie, anciens appelés du contingent, pieds-noirs ou enfants de rapatriés, hommes et femmes de foi, il a sillonné le pays de son enfance, de Tlemcen à Oran, de Tibhirine à Alger, et réveillé les fantômes du passé. Un carnet de route émaillé de témoignages et écrit alors que l’Algérie fête le cinquantième anniversaire de son indépendance. Un cinquantenaire entre espoir en cette jeunesse pleine d’énergie et déception devant tout ce que la liberté n’a pas pu offrir. Un voyage aux émotions multiples : sourires devant le ballet des valises à Orly-Sud, joie devant l’hospitalité de ce peuple, douleur au monastère de Tibhirine, colère dans les rues dévastées d’Alger, perplexité devant l’autoroute « aux quinze milliards de dollars », où chacun retrouvera son histoire algérienne. Car, malgré tous les exils, nous n avons de nationalité que celle de notre enfance.
 
Akram Belkaïd est né en 1964 à Alger, de mère tunisienne et de père algérien. Journaliste et essayiste, il est rédacteur en chef d'Afrique-Méditerranée Business et écrit aussi pour Le Quotidien d’Oran, Le Monde diplomatique, Afrique magazine et Maghreb émergent. Il vit à Paris. Il est déjà l’auteur d’Être arabe aujourd’hui (Carnets Nord, 2011), mais aussi de La France vue par un blédard (Le Cygne, 2012), Un regard calme sur l’Algérie (Le Seuil, 2005) et À la rencontre du Maghreb (La Découverte / IMA, 2001).
Samy GHORBAL « Orphelins de Bourguiba et héritiers du Prophète ». L’article 1er de la Constitution de 1959 est la pierre angulaire de l'identité politique tunisienne. Mais que signifie-t-il réellement, et quelle est la portée de la notion d'islamité de l'Etat ? Quelle est l'histoire de cet article, « fruit de l'alchimie bourguibienne » et « colonne vertébrale de la Tunisie moderne » ? Pourquoi Bourguiba, chantre du progrès et de la rationalité, a-t’il à tout prix souhaité maintenir un ancrage religieux à son Etat ? Zine-el-Abidine Ben Ali, en instrumentalisant les thématiques de l’authenticité culturelle et de la religion, a-t-il dévoyé la modernité tunisienne et fait le lit de ceux qu'il voulait combattre, les islamistes d'Ennahda ? Et où se situe désormais la vraie ligne de démarcation entre les modernistes et les chantres de la pensée identitaire ? Habib Bourguiba est le protagoniste central de cet essai, commencé dix-huit mois avant la Révolution, qui est aussi une biographie intellectuelle du père de l’indépendance tunisienne…
Samy Ghorbal présentera également un livre collectif dont il a assuré la direction : « Le syndrome de Siliana ». Paru en juin 2013, ce livre est le résultat d’une enquête dans les couloirs de la mort des prisons tunisiennes, au cours de laquelle les quatre auteurs (Samy Ghorbal, Olfa Riahi, Héla Ammar et Hayet Ouertani) ont interrogé en face-à-face une quarantaine de condamnés à la peine capitale. Ses conclusions sont dérangeantes. Elles montrent que la justice tunisienne fonctionne comme une justice de classe et font apparaître des distorsions régionales flagrantes. Le livre met aussi en lumière un cas d’erreur judiciaire flagrante, celui de Maher Manaï, ex-condamné à mort, qui a déjà passé le tiers de sa vie derrière les barreaux et qui attend toujours une grâce ou la révision de son jugement… 
Journaliste et écrivain franco-tunisien, Samy Ghorbal vit entre Paris et Tunis. Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, il a publié Orphelins de Bourguiba & héritiers du Prophète en janvier 2012 et a dirigé la mission d’Ensemble contre la peine de mort (ECPM) dans les prisons tunisiennes, en décembre de la même année. Samy Ghorbal a été journaliste à Jeune Afrique, entre 2000 et 2009. Il a également collaboré à l’hebdomadaire marocain Tel Quel et signe régulièrement des chroniques et des enquêtes pour les journaux en ligne tunisiens Businessnews et Leaders. Rentré en Tunisie après la Révolution, il a rejoint l’équipe de campagne d’Ahmed-Néjib Chebbi, le leader du PDP, et a participé à l’écriture du programme constitutionnel du parti pour les élections à l’Assemblée constituante d’octobre 2011. Son site officiel : www.lidee-rouge.com
 
René GUITTON « L’entre-temps ». Le petit Alex, né dans un camp d’internement perdu au fond du Maroc, est devenu un homme. Un homme plus vieux que ne l’a jamais été son père, marin, qui l’a façonné et fasciné. Il lui a appris les bateaux, les avions, la contemplation du rayon vert des couchers de soleil, l’ouverture aux autres, et la loyauté. C’est d’ailleurs par loyauté envers sa mère et son père qu’Alex revient en terre natale : depuis trop longtemps séparés, ses parents doivent être enfin réunis, en France. Et l’enfant devenu adulte se nourrit du souvenir de Rose, sa mère, jeune modiste italienne, sauvage et envoûtante, de ses grands-parents épris de liberté, de Yemna la juive, de Mina la musulmane, de sa tante d’Amérique, de ses cousins d’Afrique…
Dans ce roman sensible et fort, écrit avec pudeur et élégance, s’enchevêtrent les alliances perverses de la Seconde Guerre mondiale qui précipitent Rose en captivité. Malgré la tragédie du monde qui s’écroule, le bonheur d’être ensemble l’emporte sur la cruauté. Au fil d’un « tu » timide et délicat à la voix sobre et retenue, le fils s’adresse au père, dans une quête des origines visant à saisir enfin quelques parcelles du mystère de la filiation.
René Guitton est un auteur engagé, dont certains ouvrages ont été couronnés : Si nous nous taisons (Calmann-Lévy ; Prix Montyon de l’Académie française, prix Liberté et prix Lyautey de l’Académie des sciences) et Ces chrétiens qu’on assassine (Flammarion ; Prix des Droits de l’homme). En 2013, il est nommé chevalier de l’ordre des Arts et des lettres.
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Note de lecture dans Le Télégramme de Brest

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Le Télégramme, 21 juillet 2013

CARNET DE VOYAGE

Retours en Algérie ***

En septembre 2012, le journaliste, Akram Belkaïd, part, alors que le pays célèbre le cinquantenaire de son indépendance, dans son Algérie natale. Avec lui, une centaine de personnes : des ex-appelés, des pieds-noirs, des enfants de rapatriés, d'anciens coopérants. Tous ont une histoire avec l'Algérie, souvent teintée de sentiments mêlés. La plupart d'entre eux se sont détachés de leur terre, en arrivant en France. Certains n'y sont encore jamais revenus. Mais au fil des années, l'« envie d'Algérie » s'est intensifiée. Au fil de ce périple, l'auteur nous fait partager ses impressions, ses émotions. Des sentiments qui le bousculent, le déstabilisent parfois : comme lors de la visite - douloureuse - du monastère de Tibhirine.

Puis, à une autre étape, il retrouve son enfance, et une part de lui-même.Qu'il l'aime son pays ! Et qu'il le déteste aussi ! Par ce qu'il est devenu : délabré, corrompu, avec des jeunes en plein désarroi, qui ne voient le salut que dans le départ; avec une économie à la dérive, des gouvernants ineptes. Et puis, la colère passée, Akram Belkaïd garde espoir, galvanisé par l'accueil des habitants et par l'amour qu'il porte, malgré tout, à sa terre natale.

NATHALIE KERMORVANT
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lundi

Passage sur Mediapart TV : Le pouvoir algérien est une boîte noire

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Le journaliste et essayiste Akram Belkaïd, auteur de Retours en Algérie, analyse les institutions algériennes, l'absence du président Bouteflika, la situation économique du pays et ses relations avec la France.

Auteur : MediapartTags : Algérie Médiapart Akram Belkaïd Envoyé : 08 juillet


Lien pour suivre l'émission : Le pouvoir algérien est une boîte noire

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Alternatives Economiques : Retours en Algérie. Des retrouvailles émouvantes avec l'Algérie d'aujourd'hui

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Igor Martinache
Alternatives Economiques n° 326 - juillet 2013    
  
Journaliste économique et politique, Akram Belkaïd a quitté l'Algérie pour la France en 1995. A l'occasion d'un voyage avec les lecteurs d'un hebdomadaire catholique, il est revenu dans son pays natal en septembre dernier et livre ici ses impressions sous la forme d'un journal de bord très personnel. Au gré des étapes et des rencontres, il esquisse ainsi par touches successives le portrait subjectif d'une société pétrie de multiples contradictions. Le passé colonial et les années noires des violences islamistes occupent une place importante dans le récit, mais se dégagent aussi l'impression d'un grand gâchis.

La richesse du pays ne réside sans doute pas tant dans ses sous-sols que dans sa jeunesse, dont le potentiel reste largement en friches. En dépit de ses difficultés, la population n'en continue pas moins à cultiver un sens de l'hospitalité et une tolérance que le petit groupe a pu éprouver maintes fois au cours de son périple, de même que les migrants chinois croisés sur les marchés. Un ouvrage à la fois émouvant et instructif.

Retours en Algérie. Des retrouvailles émouvantes avec l'Algérie d'aujourd'hui, par Akram Belkaïd
Carnets nord, 2013, 217 p., 19 euros.
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vendredi

Extrait : j’aurais aimé avoir eu vingt ans à l’indépendance

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L'un des passages de Retours en Algérie qui me vaut la critique rageuse ou tendancieuse de certaines chroniqueuses et certains chroniqueurs français.
Des contempteurs habitués, il est vrai, à lire les lignes sans nuances d'écrivains algériens malades de leur haine de soi et/ou pitoyables dans leur obsession à devenir les nouveaux béni-oui-oui d'un néocolonialisme à peine masqué. "Moi m'sieu, Moi m'sieu, j'suis le nouveau pied-noir ! Regardez comme je suis différent des autres !"...
Oui, l'Algérie est dans la merde. Oui, elle va mal. Mais ce n'est pas une raison pour joindre sa voix à celles et ceux qui en profitent pour remettre en cause l'idée même de l'indépendance.

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Nous voici place des Martyrs, non loin de la basse Casbah (...) Un membre du groupe me raconte qu’il a fait son service militaire en Algérie et qu’il a été de faction sur cette place quelques jours à peine avant l’indépendance. « J’étais pour l’Algérie française, je te l’avoue, mais je n’ai pas été tenté de rejoindre l’OAS, me confie-t-il. Je n’étais pas d’accord pour qu’on parte d’ici mais, comme beaucoup d’appelés, je suis resté loyal au général de Gaulle. »

Je lui demande s’il a changé d’avis aujourd’hui. « Je ne sais plus. Les choses auraient pu en aller autrement », répond-il. Je lui dis que, moi aussi, j’aurais aimé être sur cette place le 5 juillet 1962. Pour connaître ce que fut la folie de ces jours de liesse. Oui, mon cher ami, j’aurais aimé avoir eu vingt ans à l’indépendance. Je viendrais aujourd’hui pour témoigner, pour affirmer, avec toute la légitimité de celui qui a vécu ces moments-là, qu’il n’y avait pas d’autres solutions. Que l’indépendance était inéluctable et qu’il ne sert plus à rien de ressasser le passé.

Ah ça oui, j’aurais aimé avoir vingt ans en ce jour de joie pour raconter une explosion populaire telle que l’Algérie n’en n’a jamais connu après. J’aurais vécu ce déferlement incandescent, j’aurais entendu les longues séries de youyous, vu les drapeaux claquer au vent et entendu la rade résonner des sirènes de bateaux. J’aurais aimé avoir vingt ans à l’indépendance pour ne pas m’en laisser conter par ceux qui dénigrent systématiquement la révolution algérienne, qui mêlent aujourd’hui dans leur vindicte ce moment de grâce et ce qu’est, hélas, devenue l’Algérie.

Avoir vingt ans en juillet 1962 pour ne pas sombrer dans la haine de soi qui défigure tant de mes compatriotes. Pour résister aux figures imposées de la repentance inversée, celle qui, notamment en France, oblige presque les Algériens à s’excuser d’avoir pris les armes pour arracher leur liberté et leur dignité. Méchant, le FLN, sommes-nous priés de dire. Mais sans le FLN, l’indépendance serait-elle tombée du ciel ? Les indigènes seraient-ils soudain devenus des citoyens français à part entière ? Soyons sérieux. Une révolution se fait rarement avec des fleurs. Elle ne peut qu’être violente et impitoyable parce qu’elle vise à faire table rase du passé et qu’elle ne souffre d’aucune nuance. Parce qu’elle entend détruire un ordre établi qui, lui aussi, userait de la violence pour durer encore.

Allons ! Nedjma (1) est certes devenue moche, avec ses pieds dans la merde et les immondices, ses vêtements flétris et son corps violenté par des soudards et des affairistes, mais elle méritait sa liberté. Oui, si j’avais eu vingt ans à l’indépendance, j’aurais sûrement été analphabète, mais aujourd’hui, et malgré toutes les tares du système éducatif algérien, mes enfants seraient peut-être ingénieur, architecte ou médecin. Ils vivraient ailleurs ou ne penseraient qu’à quitter ce pays, dites- vous ? Certes, mais où qu’ils soient, je serais fier de leur accomplissement. Ils seraient maîtres de leur vie, le dos droit et la tête relevée.

1. Pour reprendre la figure allégorique de l’Algérie dans le roman éponyme de Kateb Yacine, Nedjma (Points, Paris, 1996).
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mercredi

The Algerian Post : Retours en Algérie

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Arslan,                                                                                      

Dans son dernir livre « Retours en Algérie » Akram Belkaïd nous parle d’une Algérie trop souvent négligée. Une Algérie contemporaine, encore jeune, et dramatiquement fragile. Une Algérie de moins de 50 ans, exposée nue et sans gloire aux pieds d’une histoire déjà lointaine, majestueuse et gigantesque, achevée en feu d’artifice absolu dans le firmament d’un 20 ème siècle pourtant chargé d’épisodes.

Une histoire sublimée par l’accession flamboyante à l’indépendance d’une nation neuve, triomphante et fière, vers laquelle les exploités – on dira indignés aujourd’hui, se tourneront comme vers un exemple à suivre. Une trajectoire jadis enseignée dans les écoles du monde entier. Une histoire dont le narrateur est le fils privilégié, comme des millions d’algériens nourris aux promesses d’un destin prestigieux, et dont il va courageusement contourner tous les poncifs et certitudes congelées pour se préoccuper d’une histoire nettement plus contemporaine où il va concentrer l’essentiel de ses observations sur l’édification quotidienne et méthodique d’un immense gâchis constaté au coin de chaque rue.

Une séquence courte de 50 ans donc, saisie l’espace d’un retour et atténuée par le regard de ses accompagnateurs globalement plus vieux d’une génération et porteurs d’un contre-point interrogatif et souvent intéressant. Une séquence qui fourmille de sincères émotions, échappées de lieux oubliés ou rendus méconnaissables, et qui sont autant de pudeurs pour masquer la dureté d’un regard qui ne pardonne rien aux ravisseurs de rêves d’une génération passée en quelques années du statut de peuple élu des dieux à celui de bannis et de harragas. Une génération témoin des prodiges d’une pierre antiphilosophale, qui change l’or en plomb, les rêves en cauchemars, les champs des possibles en interminable ennui.

Des émotions d’où perce la colère toute méditerrannéene d’un passionné qui cache ici une réflexion objective dont il est également capable, et que ses lecteurs connaissent bien.

Des lecteurs qui se reconnaitront sans peine dés les premières pages du livre, dans ses descriptions et dégoûts d’une société déréglée, minée par la nullité et embarquée dans une folle trajectoire que rien ne semble pouvoir arrêter ; A Tlemcen, Oran, Alger ou Constantine, les anecdotes affluent et répètent toutes, sous différentes formes, la même consternation. Pittoresques et souvent drôles, les péripéties de ces retours sont contées avec chaleur par un homme ô combien sensible au caractère particulier et immédiatement attachant de l’Algérien, de son caractère fantasque, de sa bonté jamais feinte, de sa folie même. Elles témoignent à chaque fois du déchirement profond de l’homme arraché à sa terre et ne renforcent que plus une colère d’autant plus grande qu’elle sait la révolte compromise, suspendue à des lendemains porteurs d’hypothèses encore trop nombreuses.

Cette émotion pourtant, c’est le signe révélateur d’une énergie toujours disponible qui parcourt également le corps d’un peuple encore enfant et qui n’attend maintenant que le moment de pouvoir s’exprimer. Cette émotion c’est l’espoir d’une fierté qui sera un jour retrouvée. Un jour où l’Algérie pourra à nouveau embrasser son présent sur la bouche et retrouver ainsi les vrais rails de son destin d’exception.

Retours en Algérie, Akram Belkaïd, Carnets Nord, 2013
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jeudi

Le Figaro : Voyage en nostalgérie

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Éric Zemmour
Le Figaro, 27 juin 2013
 
IDÉES

Quand un journaliste algérien qui a fui les islamistes rencontre des pieds-noirs qui ont fui à l'indépendance, ils se racontent des histoires algériennes.

RETOURS EN ALGERIE Des retrouvailles émouvantes avec l'Algérie d'aujourd'hui. Akram Belkaid. Editions Montparnasse. 212 pages, 19 euros

 
CHRONIQUE

« J'AI QUITTE mon pays, j'ai quitté ma maison, ma vie, ma triste vie se traîne sans raison », chantait, mélancolique, Enrico Macias, il y a cinquante ans Apres les pieds-noirs, l'Algérie a aussi connu le départ de ceux qui, il y a vingt ans, fuyaient la guerre civile et les menaces des islamistes. Quand des acteurs des deux époques se retrouvent à Orly Sud en partance pour leur chère terre natale, c'est le voyage de toutes les nostalgies, tous les exils, tous les retours. Le journaliste algérien Akram Belkaïd a longtemps hésité avant de rallier ce périple en « nostalgérie » II a eu raison de ne pas reculer. II nous en livre un récit sensible, essayant de démêler honnêtement la confusion de ses sentiments. II nous décrit sans fard la rencontre entre des Français qui ont honte de leur passé de colonisateur et des Algériens qui ont honte de leur présent de « pays riche à la population pauvre », entre des Français qui rêvent de l'Algérie et des Algériens qui rêvent de la France. Les contacts sont chaleureux, spontanés, sans apprêt ni hypocrisie. L'Algérien est rude mais accueillant II est reste fidèle à la tradition hospitalière arabe-berbère et musulmane II est surtout un des derniers peuples du monde qui n'ait pas été encore perverti par le tourisme de masse, qui ait garde une innocence, une fraicheur, une sincérité quand il lance la formule sympathique bien que fautive « Soyez LA bienvenue ». Les pieds-noirs avec qui l'auteur voyage ne sont ni des boutefeux ni des revanchards.

« Dans ce groupe, personne ne défend l'Algérie française », note-t-il sans insister Pourtant, il y aurait de quoi insister , et la défendre aussi. Ecoles, routes, hôpitaux contre exploitation des indigènes, gégène des paras contre massacres de civils du FLN : le combat n' aura pas lieu faute de combattants Belkaïd gagne la première manche, mais perd aussitôt la seconde, celle de l'Algérie moderne. A la question « Qu'avez-vous fait de votre indépendance ? », il n'a pas de réponse flatteuse. Quand on lui fait remarquer que l'Algérie est sale, pas entretenue, qu'il n'y a même pas de toilettes publiques en ville, que les habitants ne prennent pas soin de l'espace public, du bien commun, il ne peut que baisser la tête, honteux. II est lui-même sans tendresse pour ses élites algériennes corrompues et incompétentes, qui achètent une relative paix sociale - émaillée d'innombrables émeutes urbaines - par la manne pétrolière.

Humiliation suprême, il voit, comme ses compagnons de voyage, des terrassiers chinois s'échiner sur la grande autoroute qui traversera le pays d'est en ouest, alors que des millions d'Algériens sont au chômage Des Chinois nombreux, laborieux, efficaces, qui font leurs premières armes de nouveaux colons. L'Algérien serait-il voué à être colonisé ? Question iconoclaste qui ne sera pas posée bien sûr. Pourtant, toute l'Histoire de cette terre se résume à une succession de colonisateurs, romain, espagnol, arabe, ottoman, français. Il y a dans la description que fait Belkaïd de son propre peuple, de sa passivité et de son fatalisme, quelque chose d'Oblomov, ce célèbre héros de la littérature russe, incarnation de l'âme slave, mélancolique et rêveur, incapable de s'adapter au monde moderne, ne quittant jamais son intérieur confortable et sa robe de chambre, et confiant ses affaires à un Allemand entreprenant et travailleur qui finira par lui enlever sa fiancée.

Belkaïd préfère nous parler de « l'énergie » de la jeunesse et se pose en héraut féministe sur le mode connu de la femme est l'avenir de l'Algérie ; et tant pis si cette « énergie » des jeunes hommes se retourne souvent contre les femmes « courageuses », dans un climat violent de frustration sexuelle... Belkaïd n'a pas la tâche facile. Il navigue plus ou moins habilement entre deux conformismes, deux idéologies dominantes, le politiquement correct de Paris et le nationalisme d'Alger. Notre auteur est un vrai rebelle : il parvient à se conformer aux deux. Son langage lénifiant, celui des bobos bien- pensants qu'il côtoie dans la capitale française, est plein de dialogue des cultures, d'échanges, de tolérance. Mais il redevient un farouche combattant lorsqu'il s'agit de défendre la mémoire de la guerre d'indépendance, jusqu'aux exactions et massacres du FLN. Il partage sans oser l'avouer un certain dédain, voire le mépris certain de ses compatriotes pour leurs cousins des banlieues françaises ; mais il reprend le discours formaté des élites parisiennes sur les « discriminations » et la culpabilité de la France à leur égard.

Même Albert Camus en prend pour son grade, ravalé au rang de « pied-noir qui refuse que les Arabes prennent le pouvoir en Algérie », quand le grand écrivain français n'oubliait, pas, lui, que l’Arabo-musulman avait été, comme les autres, un colonisateur, sur cette terre berbère qui fut chrétienne pendant des siècles. Belkaïd n'est nullement hostile à la présence chrétienne en Algérie, mais à sa place, c'est-à-dire inférieure. Il est sincèrement scandalisé par le massacre des moines de Tibéhirine ; mais l'Église d'Algérie n'est respectable à ses yeux que parce qu'elle a renoncé à tout prosélytisme et donc à être elle-même - heureusement pour lui, l'islam n'a jamais eu pareille pudeur de violette. Et, lorsque ses compagnons de voyage lui font aigrement constater à Alger qu'une mosquée a été construite ostensiblement au-dessus d'un monastère, il bafouille de vagues raisons, de vagues excuses, reconnaît que la tolérance est une denrée rare même en Algérie, sans avouer honnêtement que la logique de l'islam, depuis toujours, est de marginaliser, d'inférioriser les religions du livre, en échange de sa protection, dans le cadre du fameux statut de dhimmi.

Le voyage a pris fin. Les retraités pieds-noirs sont revenus entre émotion et désillusion, entre le bonheur d'avoir retrouvé la terre de leur enfance et la tristesse de la voir si abîmée, si négligée. L'auteur est revenu convaincu de son attachement indéfectible à sa patrie ; il est né et mourrait algérien ; mais comme ses compagnons de voyage, ce patriote sincère et vibrant est rentré vivre en France. •
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samedi

Les Echos : Bonnes feuilles : L'Algérie vue du coeur

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Les Echos, 14 juin 2013
Par Daniel Fortin


Une plongée émouvante et brillante dans l'Algérie d'aujourd'hui, sans concession mais pleine d'espoir.


VOYAGE. C'est une Algérie fragile et inquiète qui se prépare à l'après-Bouteflika, son président, hospitalisé à Paris depuis maintenant quarante-huit jours. Une patrie dans laquelle est retourné Akram Belkaïd, l'un des plus fins analystes du Maghreb, qui croque dans ce carnet de route admirable de sensibilité et de précision une société algérienne tendue, partagée entre espoir et déception, toujours sur le fil du rasoir cinquante ans après son indépendance.

Extraits.

L'OPINION. « Rares sont les Algériens qui sont contents de leur sort, mais, pour l'heure, ils sont attentistes, même si le pays connaît aussi son lot quotidien de grèves et d'émeutes isolées. Avec 200 milliards de dollars de réserves de change et plus de 70 milliards de dollars de revenus annuels, le pouvoir a, de plus, la possibilité d'ache- ter la paix sociale... Mais tôt ou tard, faute de volonté du système politique algérien de se réformer, je suis persuadé que la violence reprendra ses droits. »

LA JEUNESSE. « Djamel n'a aucune protection sociale pas plus qu'il ne paie d'impôts. Il n'est que l'infime partie des activités commerciales illégales que les Algériens désignent simplement par "l'informel" et qui représente 40 % de l'économie du pays. Début septembre 2012... le gouvernement algérien a décidé de "nettoyer les rues" à la satisfaction des commerçants légaux furieux contre cette concurrence déloyale... Les dirigeants algériens ont-ils oublié que c'est la saisie de sa marchandise par la police qui a poussé le Tunisien Mohamed Bouazizi à s'immoler par le feu, inaugurant la première des révolutions du Printemps arabe ? »

LES CHINOIS. « C'est surtout l'arrivée massive d'une main-d'œuvre chinoise qui a attisé les critiques et les rumeurs... Comme si l'Algérie manquait de bras, elle dont la moitié des moins de 30 ans, soit 65 % de la population, est au chômage... Certains de ces travailleurs ne sont pas rentrés en Chine. Parfois, ils se convertissent à l'islam et se marient à des Algériennes. La société algérienne refait l'expérience, cinquante ans après l'indépendance et le départ des Européens, de la coexistence avec une minorité non arabo- berbère. »

LES FRANÇAIS. « Après dix-huit ans de résidence en France, je suis convaincu que des œillères façonnent la manière dont est répercutée l'information sur l'Algérie en particulier et des pays arabo-musulmans en général. Je ne nie pas qu'il existe des problèmes. Mais entre un moment d'amitié et de partage entre Algériens et Français et les hurlements de quelques barbus hystériques, filmés de très près pour faire croire à l'importance du nombre, on sait vers où ira la préférence des télévisions.

CARNET DE ROUTE. Retours en Algérie Akram Belkaïd, Carnets Nord, Editions Montparnasse, ,-. 216 pages, 19 euros.
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jeudi

Valeurs actuelles : L'Algérie entre déceptions et espoirs

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Valeurs actuelles, 13/19 JUIN 13
Par Bruno de Cessole

En septembre 2012, deux groupes de lecteurs de l'hebdomadaire la Vie se rendent en Algérie pour ce que les Algériens nomment "le tourisme nostalgérique" ou "tourisme de nostalgie". Quinze jours de voyage de Tlemcen à Alger en passant par Sidi Bel-Abbés, Oran, Médéa, Tibhirine, Cherchell et Tipasa. Parmi eux, nombre de pieds-noirs ou fils de pieds-noirs, et d'anciens appelés de la guerre d'Algérie. À l'invitation du journaliste et éditeur Jean-Claude Guillebaud les accompagne un journaliste et essayiste algérien vivant en France depuis dix-sept ans : Akram Belkaïd.

Collaborateur de journaux français et algériens, celui-ci n'est pas retourné dans son pays depuis un reportage en 2009, son premier retour après son départ forcé lors de la guerre civile des années 1990, durant laquelle les journalistes faisaient l'objet d'attentats ou de menaces de mort.
 
Pour d'autres raisons que ses compagnons de voyage, les retrouvailles avec l'Algérie sont pour lui source d'émotion et d'appréhension: «Impossible de ne pas me sentir responsable d'eux, comme le ferait n'importe quel Algérien soucieux de respecter les règles ancestrales de l'hospitalité. Impossible aussi de ne pas me sentir comptable de ce qu'est devenu mon pays. De sa décrépitude, de son caractère déglingué, de ses multiples défis manqués et de ses nombreux échecs. Impossible, enfin, de rester neutre face à ce qu'ils vont voir et entendre. D'avance [...] j'appréhende leurs jugements et les questions qu'ils ne manqueront pas de me poser. »
 
Être partagé entre deux pays et entre deux cultures, se sentir à la fois solidaire et critique, écartelé entre son attachement viscéral à son pays natal et le regret de le voir trahir les promesses de l'indépendance, n'est pas la position la plus confortable. De ces quinze jours de déplacements, de rencontres, d'émotions partagées, à travers l'Algérie, l'auteur a tiré la matière d'un carnet de voyage, écrit avec élégance et sobriété, qui oscille entre le reportage impartial et la subjectivité assumée. Akram Belkaïd ne cache pas les contradictions qui l'habitent, écho de celles mêmes de l'Algérie en ce cinquantième anniversaire de l'indépendance.

Au fil des étapes, se succèdent des moments émouvants : la visite au monastère de Tibhirine, les retrouvailles de ses compagnons avec leurs anciens voisins, la chaleur de l'accueil réservé par les Algériens à ces visiteurs pas comme les autres, et les moments d'agacement devant la gabegie, la corruption, l'insupportable paradoxe d' « un pays riche avec une population pauvre ». Si l'Algérie, note-t-il, n'a pas connu son "printemps arabe", c'est que la population, échaudée par la guerre civile, se méfie des révolutions dont elle sait, d'expérience, sur quoi elles peuvent déboucher, et préfère profiter d'un intermède de paix dont elle sait le prix et la fragilité.
 
Pour sa part, le journaliste, malgré l'espoir qu'il veut placer dans l'énergie et la bonne volonté des jeunes générations, demeure inquiet. Car la situation, juge-t-il, est la même qu'avant la guerre civile : démocratie formelle masquant mal l'accaparement du pouvoir par une oligarchie qui n'a que faire du bonheur des populations, conception clanique de la politique faisant obstruction à l'alternance, non-respect des libertés fondamentales et confiscation des richesses du pays par une minorité. Toutes les conditions sont réunies pour une montée en puissance de la colère et la tentation d'une solution violente.

Retours en Algérie, d'Akram Belkaïd, Carnets Nord, 224 pages, 19 €.
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