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Akram Belkaïd, écrivain et journaliste, s'est
installé en France pour échapper aux menaces qui pesaient sur les intellectuels algériens pendant la « décennie sanglante ». A l'invitation de Jean-Claude Guillebaud, il a accompagne un groupe de lecteurs de La Vie en Algérie en septembre dernier. Chacune des étapes de ce voyage, Tlemcen, Sidi Bel Abbes, Oran, Alger, Tibhirinne et Tïpasa lui donne l'occasion de réfléchir à la situation de son pays Avec ses ressources et sa jeunesse dynamique, l'Algérie ne se développe pas comme elle le devrait parce qu'elle reste contrôlée par un groupe de politiciens et de militaires âgés souvent corrompus et peu préoccupés par les besoins les plus urgents du peuple : propreté et hygiène des villes, eau potable pour tous et transports en commun.
Ce clan redoute la démocratie et la liberté d'expression, et rend toujours la France responsable des difficultés du pays, alors que les relations entre Algériens et Français sont souvent excellentes, comme le démontre ce voyage. Autre raison de la stagnation de l'Algérie, « elle se prive de sa moitié », c'est a dire qu'elle encadre étroitement la liberté des femmes.
La halte au monastère de Tibhinne, où sept moines cisterciens ont été enlevés puis exécutés par un commando du GIA en 1996, provoque l'émotion des visiteurs. À Oran, Akram Belkaïd évoque le martyre de Mgr Claverie, un arabisant et un pasteur de valeur. II regrette les lenteurs du gouvernement algérien et les souffrances de son peuple, et espère que pour reprendre sa marche en avant, le pays ne soit pas oblige de passer par une révolution coûteuse. Le temoignage d'un auteur attachant.
Yves Morel
Akram BELKAID
Retours en Algérie
Carnets Nord, 2013, 215 pages, 19 €
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